Pourquoi étudier les langues anciennes ?
Cette question est posée, à vous et à votre enfant, alors que l’année scolaire prochaine se profile à l’horizon, avec pour les sixièmes le choix éventuel des langues anciennes. Cet enseignement optionnel facultatif est normalement étalé sur trois ans, de la cinquième à la troisième, au rythme de deux heures hebdomadaires en cinquième puis trois en quatrième et troisième.
Et, au collège J. Brel, nous faisons le choix à partir de la rentrée 2012, de proposer un parcours langues anciennes qui intègre deux années d’étude du latin (5è – 4è) et une année d’étude du grec ancien (3è) qui sera présenté également dans cette lettre.
En sixième, votre enfant a découvert un certain nombre de textes fondateurs, dont la plupart sont issus de l’antiquité gréco-romaine. Le choix de l’option se justifie ainsi par sa dimension culturelle : avoir accès à des œuvres qui ont contribué à la richesse du patrimoine littéraire mondial. En effet, si l’on observe l’espace méditerranéen d’aujourd’hui, de l’Écosse à la Turquie, la grande majorité des pays qui le composent a bénéficié des apports de la civilisation romaine et/ou grecque.
Ainsi, un élève latiniste comprendra-t-il mieux notre monde, à travers l’étude de la langue, de la littérature latine et de la civilisation romaine. L’étude de l’image est privilégiée pour découvrir la culture gréco-latine : visionnages de films sur l’Antiquité et travail à partir des extraits (ex : Gladiator, Troie, Spartacus, Ben Hur …) – diaporamas pour analyser les oeuvres d’art. L’élève pourra aussi découvrir concrètement ce monde à travers les voyages et les sorties découvertes organisées au sein de l’établissement (voyages en Italie notamment).
Votre enfant sera également plus sensible au sens des mots, transparents parfois, par l’examen de l’étymologie, non seulement dans sa langue, mais également dans d’autres langues vivantes. Ainsi, du latin “ nox, noctis ”, la nuit, pourra-t-il facilement déduire, selon les langues vivantes qu’il aura choisies au collège, les mots “ night ” en anglais, “ nacht ” en allemand, “ notte ” en italien, “ noche ” en espagnol ; il comprendra alors le terme de “ noctambule ” ou “ nocturne ” en français. L’étude du latin est évidemment la voie idéale pour renforcer la compréhension des mécanismes d’une multitude de langues étrangères mais aussi et surtout du français.
Quant au grec, l’étudier c’est remonter aux origines du français, c’est enrichir son lexique, c’est mieux comprendre sa langue maternelle grâce à l’étymologie et à la prise de conscience de l’apport du grec dans notre vocabulaire de la vie quotidienne, de la vie politique ou encore dans les langages techniques et scientifiques essentiellement.
Le latin et le grec permettent aussi d’éduquer à la citoyenneté, en apprenant aux élèves ce que notre démocratie doit à ses ancêtres, la démocratie athénienne et la République romaine qui donnèrent le droit de vote et donc de s’exprimer aux citoyens.
Les langues anciennes sont en outre prises en compte dans le contrôle continu pour l’obtention du Diplôme national du Brevet. Elle ne peuvent donc que faire gagner des points aux élèves pour l’obtention de ce diplôme.
Certes votre enfant ne viendra pas faire du latin et du grec pendant trois ans, dans le seul but de gagner des points au Brevet ou au Baccalauréat, mais en plus d’un apprentissage de la rigueur, des inestimables acquisitions de vocabulaire, de grammaire, de civilisation que les langues anciennes apportent, votre enfant verra son travail légitimement reconnu et récompensé.
Enfin, contrairement à des idées reçues qui ont la vie dure, les disciplines littéraires et les langues anciennes en particulier offrent, quelle que soit la filière dans laquelle elles sont suivies, des débouchés variés sur le monde du travail. Après une série L ou ES, elles ouvrent sur les métiers de la culture, les métiers du livre et des bibliothèques, concours des collectivités territoriales, métiers du journalisme, métier d’enseignant, etc. Après une série S, latin et grec seront de formidables atouts supplémentaires pour ceux qui se destinent aux études supérieures en sciences, médecine, droit, psychologie, philosophie etc.